RENÉ HOARAU : LE FONDATEUR D'UNE LIGNÉE RÉUNIONNAISE PROLIFIQUE

23/11/2025

Les grands-parents maternels de mon père Claude, René HOARAU (Sosa 10) et Marie Damia HOARAU (Sosa 11), portaient tous deux le même nom de famille. Fait intéressant, René et Marie Damia descendent tous deux de René HOARAU (Sosa 2624), le fondateur unique de cette lignée. La branche maternelle de mon père, celle de son grand-père René (Sosa 10), descend du premier mariage d'Etienne HOARAU (fils de René et Marie) avec Geneviève DENNEMONT. Quant à l'épouse de ce grand-père René, Marie Damia HOARAU (Sosa 11), elle provient du second mariage d'Etienne avec Ursule PAYET.

Les origines de la lignée HOARAU à La Réunion :

Contrairement à Jacques PICARD, la vie du fondateur de la lignée HOARAU, René Hoarau, est moins fantasque. 

À son arrivée dans la colonie, son identité a connu des variations, son acte de mariage le désignant sous le nom de Renaud OUEROU. Avec le temps, l'orthographe de son nom a été modifiée à La Réunion, devenant "HOARAU" ou "HOAREAU", y compris au sein d'une même fratrie, comme c'est le cas dans la famille de ma grand-mère, Marie Radégonde HOARAU.

René HOARAU né vers 1640 à Menneville (62) arrive sur l'île déjà marié à Marie BAUDRIE née le 13 septembre 1654 à Calais. Leur acte de mariage, daté du 15 octobre 1665, précise qu'ils se sont unis à la Rochelle, juste avant leur embarquement pour Madagascar.

Il est important de noter une incohérence concernant la date de son arrivée. Le dictionnaire de Ricquebourg mentionne le 9 juillet 1665 à bord du "Taureau". Cependant, cette date précède leur mariage en octobre 1665, rendant cette information incertaine.

Engagement de René HOARAU dans la vie coloniale :

À la fin du XVIIe siècle, l'île Bourbon traverse une grave crise de gouvernance. En 1694, après plusieurs destitutions de gouverneurs, dont Henri Habert de Vauboulon (empoisonné en prison) et Michel Firelin, l'île se retrouve sans dirigeant. Face à ce vide de pouvoir, le capitaine de Prades propose une solution originale : un conseil collégial élu localement. C'est ainsi que naît le Directoire de Saint-Paul, une autorité composée de six notables, dont plusieurs pionniers de la colonie.

Ce Directoire, actif de 1694 à 1696, administre l'île de manière collégiale, assurant un minimum de stabilité. Ses membres étaient : Athanase Touchard, René Hoareau, François Mussard, Antoine Payet dit "La Roche", Lézin Rouillard et Louis Caron dit "La Pie".

L'expérience d'autogestion prend fin avec l'arrivée du gouverneur Joseph Bastide, envoyé par la Compagnie des Indes orientales en août 1696, marquant le retour à une administration coloniale centralisée.

Cet épisode reste un moment exceptionnel dans l'histoire de la Réunion, illustrant l'ingéniosité et la résilience des colons face à l'instabilité politique.

Son implication est également attestée par sa signature, ou plutôt sa marque (une croix), sur une pétition adressée à Colbert le 16 novembre 1678 par les colons de Bourbon. Ce document historique, dont l'original est conservé au ministère de la France d'outre-mer, montre que sur les 18 signataires, 8 ont apposé une croix, et René Hoarau était l'un d'entre eux.

René et Marie ont eu cinq enfants : Etienne (1670), Henry (1675), Jean (1677), Bernardin (1680) et Marie Anne (vers 1682). À l'exception d'Henry, qui quitte l'île vers 1701 sans jamais y revenir, tous les enfants de René et Marie ont eu une descendance à La Réunion.

René décède le 17 juillet 1706 à Saint-Paul, à l'âge d'environ 66 ans et Marie son épouse avant 1690. Il laisse un testament en date du 23 avril 1706.

Une descendance prolifique et tragique :

Le destin d'Etienne, l'un des fils de René, fut particulièrement marqué. Il a eu vingt et un enfants issus de deux mariages l'un avec Geneviève DENNEMONT et l'autre avec Ursule PAYET.

Malheureusement, cinq de ses enfants du premier lit et huit du second sont décédés lors de l'épidémie de variole de 1729, emportant également Etienne lui-même. Malgré ces pertes, Etienne a eu une descendance impressionnante de 82 petits-enfants.

La variole a continué à frapper la famille. Le petit-fils de René et Marie, également nommé Etienne (fils d'Etienne et de sa première épouse Geneviève DENNEMONT), a eu à lui seul 13 enfants avant de mourir à l'âge de 41 ans, victime de la même épidémie que son père. Ce jeune Etienne aura eu 104 petits-enfants, témoignant d'une descendance véritablement exponentielle pour la lignée HOARAU.


MENNEVILLLE (62)
MENNEVILLLE (62)