UN JOUR, UN ÉVÉNEMENT - 1ER OCTOBRE
Un jour, un événement - 01 Octobre
La dissolution de l'assemblée coloniale de l'île Bourbon, 1er octobre 1803
Le 1er octobre 1803 marque une date symbolique dans l'histoire institutionnelle de La Réunion, alors appelée île Bourbon. Ce jour-là, l'assemblée coloniale, organe représentatif des colons et des propriétaires terriens, tient sa dernière séance avant sa dissolution par l'administration napoléonienne. Cet événement illustre le basculement d'une période de relative autonomie locale vers un resserrement du contrôle direct de l'État français sur ses possessions d'outre-mer.
Le contexte politique
Créée dans le sillage des réformes de la Révolution française, l'assemblée coloniale de Bourbon permettait aux habitants européens de l'île — essentiellement des planteurs — de débattre et de prendre des décisions concernant l'administration locale. Elle fonctionnait comme une chambre consultative, bien que son influence fût limitée par le pouvoir du gouverneur, représentant du gouvernement métropolitain.
Avec le Consulat puis l'Empire naissant, Napoléon Bonaparte cherche à centraliser le pouvoir et à réorganiser les colonies, notamment après le rétablissement de l'esclavage en 1802. Les assemblées locales, perçues comme foyers d'opposition potentielle ou de contestation, sont peu à peu supprimées.
Le 1er octobre 1803
La séance du 1er octobre 1803 est la dernière de l'assemblée coloniale de Bourbon. Les débats de cette session traduisent les tensions entre une élite créole attachée à certaines prérogatives locales et une administration métropolitaine désireuse de resserrer son emprise. À l'issue de cette réunion, l'assemblée est officiellement dissoute.
Cette mesure signifie la fin d'une expérience politique amorcée une dizaine d'années plus tôt, et l'effacement, pour longtemps, de toute institution représentative locale. Désormais, les grandes orientations de la colonie relèvent directement des décisions du gouverneur, placé sous l'autorité du ministère de la Marine et des Colonies.
Conséquences
La dissolution de l'assemblée coloniale témoigne de la difficulté, au début du XIXᵉ siècle, de concilier aspirations locales et centralisation impériale. Pour les planteurs, elle représente la perte d'un espace de parole collective, même limité. Pour l'administration impériale, elle renforce la cohérence d'un système colonial qui repose alors sur deux piliers : la monoculture sucrière et l'esclavage rétabli.
L'événement du 1er octobre 1803 marque donc une étape dans l'histoire politique réunionnaise, en illustrant comment la voix des colons eux-mêmes a été mise entre parenthèses, dans un contexte où la métropole cherchait avant tout à sécuriser ses intérêts économiques et stratégiques dans l'océan Indien.
Sources :
*Chronologie de l'histoire de La Réunion (notices historiques en ligne, Wikipédia et archives locales)
* Archives de l'île Bourbon (Bulletins coloniaux, XIXᵉ siècle)
* Sudel Fuma, Histoire de La Réunion (Presses universitaires)
