
UN JOUR, DEUX ÉVÉNEMENTS - 21 SEPTEMBRE
1°) Un jour, un événement - 21 septembre 1809
Le raid britannique sur Saint-Paul (21 septembre 1809)
Le 21 septembre 1809, une escadre navale britannique commandée par le commodore Josias Rowley et le lieutenant-colonel Henry Sheehy Keating débarque à la Rivière des Galets, sur l'Île Bonaparte (actuelle Île de La Réunion), pour lancer une attaque surprise sur la ville de Saint-Paul.
Forces en présence : Environ 600 soldats britanniques prennent part au débarquement.
Stratégie : Les troupes britanniques contournent les fortifications côtières pour attaquer les défenses de la ville par l'intérieur.
Issue du combat : En quelques heures, la ville de Saint-Paul est prise. Les canons français sont retournés contre les navires ancrés dans la baie. La frégate Caroline et plusieurs autres bâtiments sont capturés ou sabordés.
Bilan humain : Les Britanniques déclarent 15 morts et 58 blessés. Les pertes françaises sont estimées à environ 100 hommes (morts ou blessés).
Conséquences immédiates : Les Britanniques pillent les magasins de la ville avant de rembarquer. L'action est une démonstration de la vulnérabilité de l'île.
La mort du gouverneur Rosily
Quelques jours après cette défaite, le gouverneur de l'Île Bonaparte, Nicolas-Arnault de Regnac de Rosily des Bruslys, est retrouvé mort. Les faits suivants sont établis :
Date : Le 25 septembre 1809.
Circonstances : Le gouverneur, dévasté par l'échec de la défense de l'île, se suicide. Cet acte est interprété comme un geste de désespoir face à la pression et à la défaite.
Signification : Son suicide symbolise l'incapacité des autorités françaises à maintenir la souveraineté sur l'île face à la détermination britannique.
Conséquences à long terme
Préparation à l'invasion : Le raid sur Saint-Paul prouve aux Britanniques que l'île peut être prise. Moins d'un an plus tard, en juillet 1810, une force d'invasion plus importante attaque l'île, qui capitule après une courte résistance.
Changement de souveraineté : L'Île Bonaparte est placée sous administration britannique jusqu'en 1815.
Sources
L'île de La Réunion pendant la période britannique d'Auguste Toussaint.

2°) Un jour, un événement - 21 Septembre 1901
L'arrivée des engagés chinois à La Réunion : le cas du navire L'Erica (1901)
Après l'abolition de l'esclavage, les colonies françaises, dont La Réunion, ont dû trouver de nouvelles sources de main-d'œuvre pour les plantations de canne à sucre. C'est dans ce contexte que le système de l'engagisme a été mis en place, recrutant des travailleurs sous contrat, souvent pour cinq ans, venant notamment de Chine et d'Inde.
Le 21 septembre 1901, le navire L'Erica quitte Fuzhou avec 808 travailleurs chinois engagés. Arrivés à la Pointe-des-Galets le 19 octobre 1901, ces hommes et ces femmes découvrent rapidement des conditions de vie et de travail extrêmement difficiles. La promesse de contrats encadrés ne suffit pas à protéger les travailleurs des longues heures, des bas salaires et de la sévérité des surveillants.
Ces tensions ont parfois conduit à des révoltes. En septembre 1906, une délégation de 25 engagés chinois a tenté de rencontrer le gouverneur pour faire valoir leurs droits. Leur démarche n'ayant pas été entendue, certains ont été emprisonnés, illustrant les limites de la protection juridique et sociale dans le cadre de l'engagisme. Ces événements témoignent des difficultés rencontrées par les travailleurs sous contrat et des défis de la transition post-esclavagiste à La Réunion.
Sources :
1. Portail de l'Esclavage à La Réunion – L'engagisme chinois
2. Réunionnais du Monde – La Réunion et la Chine : repères historiques
3. Université de Genève – Études historiques sur l'engagisme
