
RENCONTRE AVEC MARCELLINE
18/10/2025
Le vent tiède de l'océan soufflait sur les collines d'une île sans nom. Devant moi, un sentier de sable se perdait dans la lumière, entre mer et ciel. C'est là, dans ce lieu suspendu hors du temps, que je l'ai vue.
Une femme était assise, droite, paisible. Sa peau avait la couleur du bois vieilli par le soleil, et dans ses yeux brillait la mémoire d'un autre siècle. J'eus le souffle coupé : je savais qui elle était. Alors, d'une voix tremblante, je l'interpellai.— Marcelline ?
Un silence doux s'installa entre nous. Elle me considéra longuement, puis m'invita à m'asseoir près d'elle, à l'ombre d'un grand arbre dont les feuilles frémissaient.
Elle baissa la tête, pensive.— « J'ai vécu longtemps, entourée des miens. J'ai connu la douceur des jours libres, après l'ombre de la servitude.
Quand je suis partie, à Saint-Joseph, en 1818, j'avais quatre-vingt-cinq ans… et le sentiment d'avoir laissé derrière moi une vie entière de fidélité et de courage. »
Ses mots flottèrent dans l'air comme un parfum ancien. Je la regardai longuement, émue, consciente d'entendre battre à travers elle la première pulsation de ma lignée.
Le vent se leva, emportant son image dans la lumière du large.Et dans le silence revenu, il me sembla entendre un dernier écho :
— « La liberté ne se possède pas, Christiane… elle se continue. »
Le vent se leva, emportant son image dans la lumière du large.Et dans le silence revenu, il me sembla entendre un dernier écho :
— « La liberté ne se possède pas, Christiane… elle se continue. »
#RDVAncestral - Mon moment d'évasion. Et si je pouvais rencontrer mon aïeul(e) ? Ce défi me permet d'imaginer ces rencontres impossibles, de donner libre cours à ma créativité tout en restant fidèle à l'histoire.

