LA MIGRATION DES RÉUNIONNAIS VERS LA NOUVELLE-CALÉDONIE

28/08/2025

La grande migration des Réunionnais vers la Nouvelle-Calédonie

Au 19e siècle, des milliers de Réunionnais de diverses origines ont quitté leur île pour la Nouvelle-Calédonie. Ce départ massif a été causé par plusieurs facteurs, notamment l'abolition de l'esclavage en 1848, l'arrivée de nombreux travailleurs engagés, la crise du secteur sucrier et l'appauvrissement des "Petits Blancs" et des affranchis.

Cherchant de nouvelles opportunités, un premier groupe de pionniers s'est installé en Nouvelle-Calédonie. Le succès de cette installation a inspiré une campagne publicitaire du gouverneur Guillain, qui a déclenché une vague d'immigration majeure à partir de 1864. Cette migration a eu un impact démographique significatif, car les Réunionnais ont formé une partie importante de la population libre d'une île qui comptait à l'époque moins de 3 000 habitants.Une histoire souvent incomplète

Pendant longtemps, l'histoire de cette migration a été simplifiée, ne mentionnant que les "Grands Blancs", riches planteurs, et leurs travailleurs, les "coolies Malbars". C'est souvent le cas dans l'histoire coloniale, où la documentation se concentre sur les élites au pouvoir. Les "Grands Blancs" étaient aisés, possédaient de vastes terres et occupaient des postes influents dans l'administration.

Les Malbars, quant à eux, étaient surtout mentionnés dans la presse lors de leur arrivée ou pour des délits mineurs, ce qui les réduisait à de la main-d'œuvre à surveiller.Cependant, des recherches plus récentes ont révélé que l'immigration réunionnaise était beaucoup plus diversifiée. Une grande partie de ces migrants était issue des populations les plus pauvres et marginalisées de La Réunion, y compris des personnes non-blanches (noires ou métisses), des affranchis et des "Petits Blancs". Leur contribution, bien que moins visible dans l'histoire "officielle", a été cruciale dans le développement de la Nouvelle-Calédonie.


Sources : 

Karine Speedy livre Colons, créoles et coolies et Le Moniteur de la Nouvelle-Calédonie, le 6 novembre 1864, no. 267