LE JOUR BANANÉ A LA RÉUNION

26/08/2025

Le saviez-vous ?

Le "Jour Banané" à La Réunion : Quand une générosité de façade devient un symbole de résistance

Derrière l'expression créole familière « jour banané » pour désigner le Jour de l'An, se cache une histoire bien plus profonde : celle d'un peuple qui a su transformer une contrainte en un acte de dignité et de résistance.

Aux origines
Le 1er janvier, les esclaves se rendaient chez leurs maîtres pour souhaiter la bonne année. En échange, ils recevaient parfois quelques bananes, un vêtement ou un peu de rhum. Cette prétendue générosité n'était qu'une façade : elle servait à donner l'image de maîtres bienveillants, alors que le système restait profondément injuste.

Cependant, les esclaves ont su réinterpréter ce moment. Derrière l'acte imposé, ils y voyaient une façon d'affirmer leur humanité, de maintenir leurs traditions et de créer un espace de résistance culturelle et de dignité.

Une mémoire toujours vivante
Après l'abolition en 1848, l'expression est restée dans le créole réunionnais pour parler du Jour de l'An. Aujourd'hui, on se souhaite encore « bonn ané, bonn sante », sans toujours penser aux racines historiques de ce mot.

Le « jour banané » n'est pas qu'un simple 1er janvier. C'est un rappel du passé et un témoignage de la capacité des esclaves à transformer une contrainte en un moment porteur de sens et d'espoir.

Source :

Portail Esclavage Réunion – Les esclaves et le jour de l'an