
LA RÉUNION EN CRISE SOUS BELLECOMBE
La Réunion en crise sous Bellecombe (1767–1773)
Entre 1767 et 1773, l'île Bourbon — l'actuelle île de La Réunion — traverse une période de profond déclin. Lorsque Guillaume Léonard de Bellecombe en prend le commandement, la colonie est à bout de souffle.Les infrastructures sont quasi inexistantes : pas d'hôpital, pas de casernes dignes de ce nom, et les magasins publics tombent en ruine. L'administration, affaiblie depuis la fin de la Compagnie des Indes, peine à assurer l'ordre et le ravitaillement. Les colons, isolés et souvent ruinés, voient leurs cultures vivrières décliner, tandis que la population — libre comme esclave — souffre de maladies et de la misère.
Bellecombe dresse un constat sévère : la colonie est « à la dérive ». Avec l'ordonnateur Honoré de Crémont, il tente de réorganiser l'administration, d'instaurer de nouveaux règlements et d'améliorer la vie sanitaire. Mais faute de moyens et de soutien métropolitain, les réformes avancent lentement.
Cette période marque un tournant : elle révèle la fragilité d'une île encore dépendante des importations et du bon vouloir de la métropole. Malgré ses efforts, Bellecombe ne parviendra qu'à stabiliser temporairement une société en crise, prélude à une lente reconstruction au cours des décennies suivantes.
Sources :
Archives nationales d'outre-mer — Correspondance de Bellecombe, 1767–1772.Jean-Michel Racault, Histoire de La Réunion : des origines à 1848, Paris, Karthala, 1995.Notices administratives et rapports du gouverneur Bellecombe

