LA RAVINE A MARQUER

L'origine de la ravine à Marquer remonte à 1707, année où un violent tremblement de terre secoua l'île. Les habitants de Saint-Paul, effrayés par ce phénomène — le premier qu'ils avaient ressenti depuis leur arrivée — se réfugièrent dans l'église et implorèrent le curé, l'abbé Pierre Marquer, d'organiser une longue procession expiatoire. Selon leur superstition, le séisme était la manifestation de la colère céleste, provoquée par leurs « peccadilles » : certains avouèrent même avoir eu quelques relations avec des forbans venus refaire leurs réserves d'eau à la cascade près de la caverne, au sud de la ville.La procession partit donc de la cascade, lieu du délit, et suivit le sentier jusqu'à la rue Saint-Louis — la seule de Saint-Paul à l'époque — avant de rejoindre le chemin André Raux et le banc des roches. 

Après avoir traversé l'étang et marché tout l'après-midi, la foule, épuisée, s'arrêta enfin dans une ravine. Là, l'abbé Marquer déclara l'expiation suffisante et, probablement soulagé, mit fin à cette promenade peu agréable dans un pays sillonné de sentiers sablonneux et rocailleux.

Depuis ce jour, la ravine, limite de la procession, porta le nom du curé Marquer, en mémoire de sa direction de cette cérémonie expiatoire.