JACQUES, THOMAS RICHARD, L’ANCÊTRE DISPARU DANS LES FLOTS

05/10/2025

Dans les méandres de ma généalogie paternelle, je croise la trace de Jacques, Thomas RICHARD (Sosa 1044), né vers 1673 à Caen, fils de Nicolas RICHARD et d'Élisabeth ANNE. Son destin, déjà singulier, se joue loin de sa Normandie natale, dans les eaux turquoise de l'océan Indien.

C'est en avril 1704, semble-t-il, qu'il accoste sur l'île Bourbon, débarquant d'un navire forban probablement commandé par John BOWEN. Quelques mois à peine après son arrivée, le 21 juillet 1704, il épouse Marie MARTIN, union officialisée par un contrat de mariage soigneusement consigné dans l'acte.

De cette courte vie insulaire naîtra un fils unique, Laurent (Sosa 522), en février 1706. Mais ce fils ne connaîtra jamais son père : Jacques, Thomas disparaît tragiquement, noyé dans la rade de Saint-Paul le 30 août 1705, lors d'une sortie de pêche à la tortue qui tourna au drame. Sa disparition fit l'objet d'un jugement, et son décès fut officiellement prononcé et mentionné dans le registre des décès de Saint-Denis.

Laurent grandira et fondera à son tour une large descendance, épousant Françoise WILMAN, fille d'un Hollandais naturalisé français né en Allemagne. Ensemble, ils auront 17 enfants, dont Marie Louise RICHARD (Sosa 261), née en 1724.

Marie MARTIN, veuve dès 1705, se remariera en 1709 avec Louis ROUSSEAU, dont elle aura deux autres enfants — seule leur fille, Jeanne Marguerite, survivra. Avec Louis, Marie exploitera le petit terrain hérité de son premier mari, Jacques, Thomas. Elle s'éteindra en septembre 1724, l'année même où naissait sa petite-fille Marie Louise.

Le patronyme RICHARD, pourtant bien ancré dans les premiers temps de la colonie, ne traversera que quatre générations dans ma lignée directe. Il s'éteint en 1807, avec la disparition de Marie Louise, marquant la fin de ce nom dans mon arbre familial.

Ainsi s'achève l'histoire de ce pionnier, naufragé des temps coloniaux, dont la mémoire reste vivante entre les lignes de mon histoire familiale.




#Les rameaux cachés : ce défi généalogique né dans le groupe "Raconter sa généalogie" propose une exploration originale de nos arbres généalogiques. Le principe ? Découvrir et partager, chaque 5 du mois, l'histoire d'un ancêtre ou collatéral dans la cime de notre arbre généalogique, dont le nom apparaît très rarement (1 à 3-4 fois). Une façon de redécouvrir ces ancêtres invisibles, de leur redonner une place dans notre mémoire.