
FRÈRE LOUIS-CLÉMENT : UNE VIE DE DÉVOUEMENT ET D’HUMILITÉ AU SERVICE DE DIEU
Sylvain LAURET est né le 13 mai 1909 à Saint-Joseph. Ses parents étaient Jules Épiphane LAURET et Joséphine BIGOT, et il est apparenté à ma branche maternelle.
Il entre au Petit Noviciat le 24 avril 1925 à Saint-Denis (974).
Il reçoit l'habit religieux le 6 avril 1926 à Soavimbahoaka, à Madagascar, prenant alors le nom de Frère Louis-Clément.
Il débute sa période de scolasticat le 12 avril 1927, également à Soavimbahoaka (Madagascar)
Il obtient son Brevet Élémentaire en 1929.
La formation du Frère Louis-Clément se déroula dans des conditions peu propices. Le Petit-Noviciat de Saint-Denis de La Réunion venait tout juste de rouvrir ses portes après une fermeture de cinquante ans. L'organisation y était encore sommaire : locaux, mobilier, encadrement – tout laissait à désirer. Le Noviciat et le Scolasticat ne présentaient guère de meilleures conditions.
Cependant, le Frère Louis-Clément possédait une personnalité solide. Sérieux, équilibré et réfléchi, il s'affirma rapidement comme un éducateur de qualité, respecté de ses élèves. Titulaire du Brevet élémentaire obtenu en 1929, il enseignera sans interruption jusqu'à sa mort, en 1964.
Sa vie religieuse fut profondément ancrée dans l'humilité. Un jour, victime d'une sanction sévère et injustifiée de la part d'un supérieur peu enclin à la modération, il s'y soumit sans révolte, exécutant l'ordre avec rigueur avant de retrouver ses compagnons dans une totale simplicité.
Son esprit religieux profond mérite également d'être souligné. Tout au long de sa mission, les exigences de l'administration et une santé fragile lui donnèrent maintes occasions de prouver qu'il avait pleinement saisi le sens du don total de soi à Dieu qu'implique la vie consacrée.
Habitué dès son jeune âge aux travaux manuels, il mettait toute son énergie au service de la communauté, surtout durant les périodes de vacances. Sarclage, fendage du bois, cueillette de fruits, cuisine… rien ne lui faisait peur, et toujours avec le sourire. Lors des promenades, il portait volontiers les charges les plus lourdes.
Les supérieurs n'eurent jamais à se plaindre de lui. Reconnaissant ses qualités, ils lui confièrent, vers la fin de sa vie, la fonction de Sous-directeur au Juvénat, où il se montra totalement dévoué à son Directeur. Les Juvénistes se réjouissaient de l'avoir pour formateur. Pour lui, la discipline était essentielle. Certains le trouvaient un peu strict, mais tous reconnaissaient son dévouement et son esprit de sacrifice.
En 1961, un premier incident de santé vint lui rappeler la nécessité de ralentir. Il poursuivit encore sa mission durant trois années relativement normales, jusqu'à ce que, en 1964, la maladie – une leucémie insidieuse – l'emporte. Lorsqu'elle se déclara ouvertement, le miracle tant espéré ne se produisit pas. Cependant, grâce à l'intercession du Frère Scubilion, il reçut les grâces nécessaires pour affronter son épreuve avec foi et courage.
Il s'endormit paisiblement dans le Seigneur, le soir du 24 juillet 1964.
*Tous les récits individuels sur les Frères ci-dessous sont tirés des copies d'archives aux Archives Lasalliennes. Tous ceux cités ici ont un lien avec mon arbre généalogique.

