
DE L'ÎLE BOURBON A LA RUE LA BOURDONNAIS : L'INCROYABLE VOYAGE DU SANG POLONCEAU
Aujourd'hui, pour le défi généalogique du Généathème* d'octobre 2025 dont le thème est les cousinages célèbres, ma quête familiale me mène sur les rails de l'histoire et de l'ingénierie française. Lorsque j'ai découvert ce cousinage inattendu, le nom de Jean-Barthélémy Camille Polonceau m'était inconnu. En examinant mon arbre généalogique maternel, je découvre l'ancrage de ce cousinage dans l'histoire de La Réunion. Mon aïeul, André MOREL (1675-1747), est la souche qui relie ma lignée à une figure majeure du XIXe siècle.
Le lien qui me rattache à l'ingénieur Jean-Barthélémy Camille Polonceau (1813-1859) passe par la lignée FIN. En remontant, la fille d'André MOREL, Marie MOREL (1719-1774), épouse Louis FIN (né à Pleslin, 22). Ils sont les parents de Jean-Baptiste Louis FIN (1747-1783).
C'est par le premier mariage de Jean-Baptiste Louis FIN avec Marie Sophie Hyacinthe DUBOIS que la lignée se poursuit, car ils sont les parents de Marie Antoinette Geneviève FIN (1767-1849), qui est l'arrière-grand-mère de Camille POLONCEAU. Preuve de cet attachement insulaire, l'acte de mariage de Marie Antoinette Geneviève FIN avec Barthélémy CHAPER mentionne d'ailleurs que son père (Jean-Baptiste Louis FIN) est domicilié à l'Île Bourbon.
Après des recherches approfondies dans les archives départementales de Paris et de La Réunion, les actes trouvés ont formellement confirmé ce lien avec mon aïeul maternel, André MOREL.
Qui était donc ce Camille Polonceau, dont le nom se trouve sur mon arbre ? Né à Chambéry en 1813, cet ingénieur des chemins de fer, diplômé de l'École Centrale des Arts et Manufactures, a laissé une empreinte indélébile, bien au-delà de sa brève vie (il est décédé à 45 ans).
Dès 1839, il invente un système de charpente révolutionnaire : la "ferme Polonceau". Cette technique, combinant bois ou fer forgé et tirants en fer, permettait de créer des toitures légères, résistantes et économiques, devenant un standard dans l'architecture ferroviaire. C'est l'une des réalisations qui lui valut l'honneur d'avoir son nom gravé sur la Tour Eiffel !
Et quel clin d'œil de l'histoire pour moi, descendant de La Réunion ! Son nom est inscrit sur la face de la Tour orientée vers la rue La Bourdonnais. Cette rue rend hommage à Mahé de La Bourdonnais, gouverneur de l'Île Bourbon (ancienne Réunion) au XVIIIe siècle, faisant un pont inattendu entre mon aïeul créole et mon cousin ingénieur.
Pionnier du rail, Camille Polonceau a également marqué son époque en tant que directeur de la Compagnie du chemin de fer de Strasbourg à Bâle, et on lui doit la construction du train impérial de Napoléon III.
Camille Jean Barthélémy Polonceau était donc bien plus qu'un ingénieur : un innovateur qui a participé à façonner le paysage industriel de la France. Savoir que cet homme de progrès, dont le génie a facilité le transport et la construction au XIXe siècle, fait partie de mes lointains cousins, unis par cet aïeul de La Réunion, est une petite fierté pour ma branche maternelle.
Une preuve de plus que nos arbres généalogiques regorgent de trésors insoupçonnés !
Sources :
*Camille Polonceau – Biographie et réalisations (Wikipédia, Larousse).
* La "ferme Polonceau" – Description et utilisation dans l'architecture industrielle et ferroviaire.
* Les 72 noms de la Tour Eiffel – Référence à l'honneur accordé à Camille Polonceau (Site officiel de la Tour Eiffel).
* Mahé de La Bourdonnais – Rôle de gouverneur à l'Île Bourbon/La Réunion.
* Arbre généalogique personnel – Lien entre André Morel (1675-1747) et Camille Polonceau (1813-1859) via les lignées Morel, Fin, Chaper et Polonceau.
*#Généathème - Ma dose mensuelle d'inspiration. Créé par l'équipe de Généatech, ce défi change de thème chaque mois. Impossible de s'ennuyer ! Un mois c'est "les métiers", le suivant "les patrimoines"... Toujours surprenant.





